En matière des finances, les fluctuations sont très instables. Le marché de l’investissement est de ce fait, très évolutif. D’ailleurs, il est des situations qui provoquent la survenue de phénomènes particuliers à l’instar des crises économiques et financières. Si la notion de bulle financière semble vous interpeller, c’est bien parce qu’elle occupe aussi une place de choix parmi les phénomènes financiers courants dans le monde. Tenants et aboutissants ? On vous dit tout dans cet article.
La « bulle financière » en bref
Encore appelée bulle économique ou bulle de prix, une bulle financière est une hausse exponentielle du coût d’un ou de plusieurs actifs sur un marché quelconque (financier, immobilier, etc.). Autrement dit, il s’agit d’une excessivité du niveau du prix des échanges par rapport à la valeur fondamentale des biens et actifs échangés.
Lorsqu’il y a formation de bulle, la première hausse des prix conduit à un excès de confiance dans le rang des investisseurs qui se projettent alors sur de futures hausses. Dans la plupart des cas, la bulle financière évolue de manière progressive et finit par imploser. On en vient alors à faire face à des situations de crises économiques assez délicates.
Il existe deux grands types de bulle financière : la bulle rationnelle et la bulle irrationnelle.
Pour rappel, l’apparition de ce phénomène de bulle spéculative remonte au 17è siècle. En 1637, le marché des Tulipes enregistrait une hausse progressive de 3000 % en Hollande au Pays-Bas. Elle atteint les 99 % avant de retrouver un prix d’équilibre à 10 % du plus haut. Au 20è siècle, précisément en 2001, l’Internet a également été affecté par une bulle spéculative. Ceci a conduit à l’achat de grandes sociétés informatiques à des coûts très élevés. Il en était de même pour la bulle financière ayant éclaté dans le secteur de l’immobilier américain en 2008 et qui a conduit à la crise des subprimes.
Les facteurs de croissance d’une bulle financière
La naissance d’une bulle financière dépend généralement de plusieurs de facteurs liés les uns aux autres :
- Octroi de crédits à faible taux d’intérêt : ici, les taux d’intérêt sont bas et favorisent le recours aux crédits des banques centrales pour les ménages et même pour les entreprises. Cela permet aux acteurs économiques d’investir sans difficulté ou de spéculer. Ce facteur est alors source de motivation pour les investisseurs qui ne manquent aucune occasion pour rentabiliser.
- Apparition de nouveaux actifs : tout ce qui est nouveau attire naturellement les spéculateurs, notamment lorsqu’il est question d’actifs. Même sans en avoir les informations complètes, les investisseurs s’engagent sur le marché de nouveaux actifs avec l’espoir d’en tirer le maximum de profits. Ce fut justement le cas avec les actifs liés à l’émergence de la technologie numérique (Cryptomonnaies, FinTechs, etc.) dans les années 2000.
- Forte confiance dans les rendements futurs : l’autre aspect qui concourt à la formation d’une bulle financière, c’est l’expansion de l’économie. Concrètement, en investissant dans les nouveaux actifs, les spéculateurs renforcent la confiance de nombreux ménages dans l’avenir. Lorsque les crédits sont octroyés avec un faible taux d’intérêt, les conditions économiques s’améliorent. Le taux de chômage est en diminution, la productivité est émergente. Par conséquent, les acheteurs se multiplient sur les marchés boursiers et nourrissent un certain optimisme.
- Mimétisme accru : le fort optimisme des investisseurs les plonge dans un mimétisme sans précédent. Autant ils sont euphoriques, autant ils se sentent encouragés à acheter le maximum d’actifs qui, selon eux, leur fera gagner beaucoup et en un temps record. Pour les spéculateurs, qui ont tendance à surestimer les résultats escomptés, les risques importent peu. Et c’est hélas par-là que va prendre corps une bulle financière.
L’éclatement d’une bulle financière
Une bulle financière peut se nourrir pendant de très longs mois. Le temps de laisser libre cours aux investisseurs que les risques n’intimident ; ces investisseurs qui n’auraient pas amélioré leur éducation financière. Seulement, lorsqu’elle arrête de se développer, la bulle engendre un effondrement énorme et brutal.
A cette étape, la panique se répand rapidement. La spéculation haussière cède sa place à une forte baisse des prix ; ce qui affecte d’ailleurs la solvabilité des emprunteurs. La désillusion s’installe dans le rang des spéculateurs autrefois attirés par les plus-values haussières. Puis, la dégradation du marché de l’investissement mène à la survenue du Krach boursier, un phénomène imprévisible. En bref, c’est le début de l’éclatement. Et ses conséquences sont légion.
Les répercussions d’une bulle financière
La chute des valeurs boursières et le revers des anticipations conduisent la plupart du temps à de lourdes crises économiques et financières. Tous les acteurs économiques, y compris les institutions, sont alors touchés par les dégâts de la bulle financière.
Les investisseurs se voient obligés de vendre leurs richesses. Autrement, ils ne sauraient traverser la période de faillite. La vente des titres s’effectue donc à n’importe quel prix. Quant aux particuliers, ils sont généralement passifs et voient baisser une grande partie de leur patrimoine; ce qui ne rend pas service aux performances de leur portefeuille boursier.
Tout cela marque négativement le cycle économique de la zone géographique affectée. Ainsi, une bulle financière peut impliquer une récession économique et même, une dépression économique sur le long terme.